Elsa, un parler "vrai" sur de vrais questionnements, un regard sur l'âme souletine (l'Eden 11-11-14)
Présentation du documentaire et débat à l'Eden avec sa réalisatrice:
Elsa Oliarj-Inès
Références:
http://www.filmsdocumentaires.com/films/2703-dans-leur-jeunesse-il-y-du-passe
Prêts à se lancer dans leur vie d’adulte, ils me parlent pleins de désirs et d’énergie de demain, mais dans leur jeunesse, il y a du passé.
Dans une vallée tout contre les Pyrénées, Tardets est la capitale de la Haute-Soule, la plus petite des provinces du Pays Basque. C’est aussi le village dans lequel un groupe de jeunes a passé «ses années collège». La réalisatrice de ce documentaire est l’une d’entre eux...
Un documentaire écrit et réalisé par Elsa Oliarj-Ines*
Coproduction : Zaradoc Films et France 3 Aquitaine
http://www.zaradoc.com/documentaires/dans-leur-jeunesse/
« À quoi ça sert de partir si c’est pour revenir après?»
" On est nés dans une région où tout est tradition. Un Pays Basque où l'on vit, où l'on s'approprie les montagnes, où l'on fait la fête comme nos parents. Je suis partie. Les jeunes avec lesquels j'ai grandi sont restés. Je cherche à comprendre ce qui les attache indéfectiblement à ce territoire, ce qui fait qu'ils ne peuvent vivre ailleurs. Est-ce que l'on reste ici par choix ou parce que ça va de soi ? "
pour louer ce film en streaming:
http://www.vodeo.tv/documentaire/dans-leur-jeunesse-il-y-a-du-passe
Elsa Oliarj-Ines a quitté le village mais la plupart de ses amis de classe sont restés.
Elle revient à la rencontre de ces jeunes, les filmant dans leurs attaches à leur terre et à ses traditions.
Ils ont tous 23 ans et pourtant, ce qui les ancre à cet endroit, c’est un lien intime et sensible au territoire, comme s’ils avaient toujours été là.
Sortir, chanter, danser, marcher, ils vivent pleinement les rituels et les traditions qui rythment leur vie, avec l’identité forte et évidente du Pays Basque.
http://france3-regions.francetvinfo.fr/aquitaine/emissions/les-documentaires-en-aquitaine/actu/dans-leur-jeunesse-il-y-du-passe.html-0
Au-delà des traditions, c’est bien un art de vivre qui est transmis de génération en génération. Et si certains, comme elle, s’interroge ou se sont interrogés sur l’opportunité de départ, d’autres ne se posent même pas la question. « Parce que je suis bien » explique l’un d’entre eux. « Parce qu’il n’aurait pas pu faire de rugby à Marseille ou à Lyon » répond le père d’un autre. On sourit devant cette logique évidente.
Mais en contrepartie, Elsa Oliarj-Inès montre aussi le poids de cette société et de cette forme de « contrat social » à remplir pour « être d’ici ». On ressent entre les mots la difficulté de porter cet héritage et le tiraillement entre les univers. Une sociabilité obligatoire symbolisée par ces fêtes du samedi soir, répétitive mais liant les membres d’une même génération.
« Ce film trouve un équilibre entre l’environnement et l’humanité des personnes filmés. Je n’oublierai pas non plus le très bon travail d’écriture avec des textes à la fois sobres et justes. Faire un film de cette qualité à seulement 24 ans promet de belles choses pour l’avenir. »
http://www.iddbd.com/2014/09/dans-leur-jeunesse-il-y-a-du-passe-elsa-oliarj-ines/
« Je voulais rester dans quelque chose de complexe, ne pas faire de clichés sur la beauté de la Soule, ainsi que sur l'attrait qu'elle exerce sur nous. Je suis très attachée à mon pays natal, mais j'avais envie de parler de l'ambiguïté des sentiments, vivre dans un endroit où l'on se sent très libre mais en même temps où il y a une certaine pression sociale, j'avais vraiment envie d'être dans un entre deux »
http://www.sudouest.fr/2014/02/12/quand-une-souletine-filme-sa-terre-natale-1459581-4273.php
http://www.salondvd.fr/dansleurjeunesseilyadupasse.php
"J'étais fascinée par les jeunes de chez moi qui bossaient déjà à 25 ans, qui avaient déjà prévu de rester là, comme une évidence, alors que moi j'étais pleine de doutes."
Pendant son master en film documentaire qu'elle a passé en Ardèche, Elsa a mûri son projet qui n'avait pas d'emblée un ancrage en Soule. A force de s'entendre dire, par les élèves de sa promo qu'elle parlait tout le temps du Pays Basque, Elsa s'est dit qu'il y avait peut-être quelque chose qui n'était pas naturel pour tout le monde.
"Ce qui m'intéresse en Soule, c'est la prégnance ou le déterminisme du territoire : peut-on dire 'je' dans un endroit où tout est collectif ?". Apparemment oui.
Venue avec "sa sincérité" pour filmer les anciens collégiens, Elsa est aussi venue avec des sources d'inspiration. "Je trouve par exemple que personne n'a jamais aussi bien filmé les jeunes que le réalisateur Gus Van Sant dans Elephant où il les filme en train de marcher avec des longs travellings. Je me suis aussi inspirée du film Julien qui parle de la campagne avec une voix-off très cinématographique et dans lequel on présente un archétype du jeune campagnard : tous les personnages sont en fait ce Julien. Moi, je me suis demandée comment déconstruire cet archétype" poursuit Elsa.
Finalement, ce qui l'intéresse dans la vie, "c'est la construction de l'individu", un thème que l'on pourrait bien retrouver dans sa prochaine réalisation. Et la sienne de construction ? "Mon film il est un peu nostalgique, j'ai loupé des trucs en Soule c'est clair, mais grâce à lui et à cette expérience, j'ai l'impression d'y avoir retrouvé une place bien à moi."
Un documentaire poétique, au son chiadé et à la justesse étonnante. Finalement, la question que se pose Elsa, on se l'est probablement tous et toutes un peu posé, sans savoir en définir réellement les contours. La jeune souletine a fait mieux, elle a mis des images et des voix dessus.
http://ehkz.eu/fr/berriak/117