nous vous remercions bien sincèrement
Jean-Christophe, le frère de Patrice (voir extraits échange mails du 17/04/15), et ceux d'Andrée, sa maman.
Extrait mail monsegur33:
17/04/2015:
Cher Jean-Christophe,
nous avons suivi les obsèques de Pat,
nous ferons dire une messe d'Action de Grâces dans quelques temps, afin que toute personne sur la région voulant se joindre à la prière puisse participer, je t'avertirai de la date lorsque cela se produira
nous remettrons à Andrée un album photo lorsqu'elle sera revenue sur Monségur de la part
de la famille
Peux-tu transmettre ceci aux tiens, à Cendrine et aux enfants ?
Nous vous restons unis dans la peine et l'espérance
très affectueusement
Tenez ferme demain, nous sommes avec vous!
C et J-F B monsegur33
pour la communauté familiale aquitaine, provençale, languedocienne, les proches et amis monségurais et réolais, le groupe biblique "Chez Andrée"
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Exrait mail réponse de Jean-Christophe Dominguez
17/04/2015:
Bonsoir à tous, merci de votre soutien, merci de vos prières, Patrice en serait touché.
Nous avons déjà célébré une messe pleine d'amour et de témoignages forts et tellement vrais .
Demain c'est son dernier voyage
de la terre de Monségur, vers la terre de son village de coeur entouré par vous et par nous et par les montagnards qu'il aimait tant .
Mes pensées vont vers Georges son père, Florence sa soeur et Maman.
Je serai là pour vous représenter et témoigner de votre soutien.
.Amicalement
Jean Christophe
Lien:
Les Contamines-Montjoie | L’émouvant adieu à Patrice Dominguez
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Supplément local
Hommage particulier:
Tu te souviens des jeux de cache-cache et des jeux de pirates, nos épées de bois fabriquées avec les chutes de contre plaqué que nous allions rapiner dans l'atelier lorsque l'ouvrier était reparti ou absent ...
et nos combats dans la "salle aux bombes" ainsi baptisée, non parce qu'on y aurait fabriqué ou entreposé quelque arme destructrice, mais parce qu'on y empaquetait les bombes de laques de notre fabrication artisanale pour les clients. Cachés derrière tous les emballages, nous surgissions à l'assaut et à l'abordage sur les colis déjà remplis et scellés!
tu te souviens le soir où notre yaya a débarqué dans la pièce, nous priant sans ménagement de sortir et de n'y plus revenir?
tu te souviens quand on grimpait sur les cerisiers pour aller se faire des ventrées à même l'arbre, boules luisantes et chaudes, qui éclataient juteuses à souhaits dans nos palais avides, bigarreaux roses et jaunes, pulpeux, améliorés de protéines animales incongrues, ces petits ou gros vers blancs dont nous n'avions cure! tout était "bio" chez nous!
tu te souviens du jour où on s"aperçut que ton petit frère s'était mis des graines de maïs dans le nez, parce qu'elles commençaient à germer de ses narines?
tu te souviens combien c'était pénible de puiser des dizaines de seaux d'eau au puits à pompe, elle se désamorçait tout le temps!
tu te souviens des concours de trapèze et corde lisse, de cabanes?
tu te souviens de l'arbre de Judée et du bassin en pierre avec les pavots, et du figuier dont j'étais tombée pour être montée sur une de ses fragiles branches? du prunus et du magnolia, derrière le bassin? et des fraises, ces énormes fraises bouffées à moitié par les loches? et du catalpa, mon catalpa dans la basse-cour! et des bambous et des canards, la centaine de canards? et d'Oscar le canard mi-mâle mi-femelle? et du chien? ton chien qui avait mis en pièce et à sac la chambre à coucher de nos grands-parents? et des parties de boules, ah la Fannie! et des parties de belote, de fléchettes, de PING-PONG!!!
et de patins-à-roulettes!
quel bazar dans les couloirs!
tu te souviens lorsqu'on voulait creuser à la cave pour retrouver le veau d'or enfoui dans les souterrains?
et du morceau de lard que personne n'osait décrocher à l'entrée de l'escalier, depuis combien de décennies était-il là sous la lampe nue qui se balançait au bout du méchant fil électrique noir couvert de poussières, de toiles d'araignées et de chiures de mouches?
tu te souviens de l'année que j'ai passé chez vous lorsque maman était soignée à Bergonié?
des Beatles, "Michelle, ma belle..."
un jour j'avais une rédac à faire, et j'aurais dû demeurer tranquille en ce beau jeudi automnal, dans ma chambre -bureau-refuge pour l'écrire posément
mais, Andrée, tennis woman, avait un entraînement ou un match, à Barsac, et c'était juste à côté d'une vigne où les vendangeurs étaient en action
Elle m'avait embarquée avec toi, en dépit de mon mal des transports: elle ne voulait pas me laisser derrière elle! je devais donc suivre et cogiter, mûrir mon travail écrit futur "en bordure" d'un stade
toi, je ne sais comment tu arrivais à rendre tous tes devoirs!
Parfois j'avais du mal avec les maths ou une version latine, mais elle ne permettait pas que je te dérange ...
plus tard, elle me passa tes cours de philo
ce qui fait que j'eus trois sources de cours, les tiens dactylographiés par ses soins, ceux du prof de terminale C et ceux du prof de terminale A puisque je fis deux terminales consécutives.
Quelle philosophe ne suis-je pas!
Je ne pus hériter de ton Gaffiot, nous avions tous deux latin, parfois aux mêmes heures au "Bahut"!
Ensuite?
tes copains n'étaient pas les miens, ton univers n'était plus le nôtre
la célébrité t'appelait, te happait, tu lui appartenais
tu faisais déjà partie du monde du sport, toute ton attention était prise par tes victorieux combats
sur toi-même d'abord
moi je vivais d'autres aventures
et peu à peu
le silence s'immisça
nous ne voyions plus ton sourire malicieux que sur écran
je t'admirais
Après ? c'est la vie de "grands"
moi mariée d'abord, moi la première de tous! (on ne faisait pas la course!) je crois que tu fus mon témoin, ou alors non, je le voulais sincèrement, mais tu n'étais pas disponible, en tournoi certainement (début juillet 72), et j'ai choisi le plus jeune de nos oncles.
Après mon mariage, le travail, le vrai pour moi; toi, tu étais passé "pro" deux années auparavant et justement, tu étais bien occupé par ton ascension, très médiatique (tu le méritais bien!)
combien de fois a-t-on tremblé à ton rythme?
je crois sincèrement qu'aujourd'hui ta petite soeur est là pour t'accueillir, t'ouvir les bras, elle t'expliquera tout, elle, plus savante que nous tous réunis
tu vas pénétrer le mystère
tu verras plus loin que le filtre grossier et trompeur du monde
apprends bien, sois docile,
ensuite tu pourras selon ta nature, te montrer créatif et vivant
Bonne naissance à ta nouvelle vie!
nous restons proches, unis
l'amour a plus de prises que la mort, les préjugés ou les apparences
de l'autre côté, on n'entre que "lavé"!
Christina de la Pampa à Pat
Hommage (extraits d'un texte familial aquitain)