La mondialisation des personnes et des idées, la présence de religions venues d'autres continents et d'autres cultures, l'islam surtout, la multiplication des conflits liés de près ou de loin à des convictions religieuses conduisent à se poser la question: les religions sont elles facteurs de division, comme certains le disent, ou participent-elles réellement, comme elles mêmes le déclarent, à la cohésion de la société?
Cette question se pose en Europe dans un moment où l'autorité morale des États est en recul et où la politique se cantonne de plus en plus dans une attitude plus gestionnaire que visionnaire. Cette perte d'autorité et de sens s'accompagne d'un côté de diverses crispations identitaire ; de l'autre, elle libère un espace public ouvert au débat et à la participation active de la société civile. Une telle situation inédite, propre à notre actualité, mérite un effort de discernement de la part de tous les acteurs de la société, publics et associatifs, laïcs et religieux.
Sous la surface d'un soupçon toujours tenace à l'égard des Églises historiques comme des religions plus récemment implantées, s'exprime en profondeur une attente de sens et valeurs qui déborde les frontières
habituelles entre le privé et le public.
Églises et religions sont mises au défi de répondre à cette attente; sans excéder leur mission propre, elles pourraient en cette étape particulière des sociétés européennes remplir un rôle de référent à long terme dans la démocratie. Mais à quelles conditions?
Jérôme Vignon
Président des Semaines Sociales de France
Renseignements et inscriptions: www.ssf-fr.org